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Eglise

Voici un mot qui mérite amplement d’être replongé dans la Bible pour reprendre sa signification originale et durable.

En effet, le mot hébreu correspondant, qahal, n’est jamais traduit par église dans tout l’ancien testament. Ceci semble une règle que se sont imposée les traducteurs français, y compris pour traduire le grec ou le latin “ecclesia”. Signalons que le mot grec tout proche, sunagogè, n’est jamais traduit non plus par synagogue. Eglise et synagogue n’apparaissent que dans les traductions du nouveau testament, jamais dans l’ancien..

Qu’est-ce donc à l’origine que le "qahal Yahvé"? Ce mot désigne l’ensemble des personnes que Dieu convoque, et qui se réunissent par obéissance à l’appel de Dieu. Ou encore; l’assemblée de Dieu. Ou encore: le peuple de Dieu. Moïse reçoit l’ordre de convoquer “toute l’assemblée de la communauté d’Israël” pour lui transmettre le message de libération d’Egypte, l’organisation de la Pâque (Ex 12.6)

Par la suite, au pied du Sinaï, Moïse rassemblera ce peuple libéré avec lequel Dieu fait alliance. Peuple écoutant son Dieu, acceptant ses Dix Paroles (les dix commandements), lui rendant un culte, s’efforçant de croire en lui:

Tel est le premier “peuple de Dieu”, qu’on aurait pu appeler la première église, l’Eglise du SinaÏ; Souvent nommée, cette assemblée est constituée de pécheurs qui ne cessent de récriminer contre Dieu, mais auxquels Dieu ne cesse de pardonner. Un peuple à la nuque raide, ayant peur d’aller de l’avant vers la Terre promise: un peuple dont le coeur se tourne trop facilement vers des idoles. Et cependant un peuple que Dieu éduque, protège, aime comme un père peut aimer son premier-né. Un peuple auquel Dieu donnera des chefs, notamment Moïse et David, des prêtres, descendants d’Aaron, des anciens chargés de seconder les chefs, un ensemble de lois cultuelles et des règles de comportement social.

En entendant cette énumération concernant l’assemblée de Dieu, (l’ecclesia de l’ancien testament), nous ne pouvons nous empêcher de reconnaître un grand nombre de similitudes avec ce que les traducteurs appellent Eglise dans le nouveau testament.

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Au fait, Jésus a-t-il clairement parlé de l’Eglise? Oui, mais à deux reprises seulement, et selon le seul évangile de Matthieu, pour annoncer qu’il établira son Eglise sur le roc solide de la foi que Pierre vient d’exprimer:”Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant”.(Mat 16).

Quand Jésus parle de ceux qui constituent son église, il choisit d’autres mots: la Vigne, les brebis que Dieu aime et pour lesquelles Jésus, parfait Pasteur, est prêt à donner sa vie, ceux qui écoutent sa Parole et la mettent en pratique, ses disciples, ceux qui marchent avec lui ou qui aiment comme lui, ceux que le Père aime et qui sont habités par l’Esprit, ceux qui se réunissent pour prier et qui pardonnent.

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Les Actes des apôtres, toutes les lettres de Paul emploient le mot “Église” pour désigner les hommes et les femmes qui, ayant entendu parler de Jésus, lui accordent entière confiance comme à Dieu le Fils, qui espèrent être rendus justes par l’enseignement, la vie, la passion, la mort et la résurrection de Jésus le Christ. Ceux qui font mémoire de lui et de son corps livré, de son sang répandu pour sceller l’Alliance nouvelle, éternelle, définitive entre Dieu et l’humanité croyante. Ceux qui fondent leurs choix sur ce que les Apôtres ont dit concernant ce Christ. Ceux qui s’efforcent de vivre dans une communion fraternelle, ceux qui prient fidèlement selon le Notre Père.

Paul inventera un autre mot pour désigner cette Assemblée. Il la comparera à un corps, dont chaque disciple est membre actif, appelé à devenir saint,à donner et à recevoir, à accomplir les missions.qui correspondent à ses compétences.

Pierre comparera cette assemblée à un temple constitué de pierres vivantes. Ou encore à un peuple de rois, de prophètes et de prêtres. A une nation sainte ayant en son sein des Anciens chargés de faire paître les brebis dont le Christ demeure l’unique Pasteur.

Le livre de l’Apocalypse précise qu’en chaque ville d’Asie mineure (la Turquie actuelle) l’assemblée des chrétiens peut être appelée Eglise et qu’on y trouve des "MESSAGERS".

Toutes ces églises locales constituent l’unique Eglise du Christ à travers le monde de l’époque.

Une longue histoire est commencée.

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Dans sa dernière prière Jésus demandera l’unité pour ceux qui croient et croiront en lui, autrement dit pour son Eglise. Très tôt, cette unité sera mise à l’épreuve.

L’unité reste à construire, sur la Foi des Apôtres, sur la prière, sur la communion fraternelle et sur la communion au même pain et à la même coupe. Jusqu’à la fin des temps.(Actes 2.46)

Vaste programme pour tous les chrétiens qui ont bien de la peine à progresser de façon significative dans la bonne direction.

 

Agneau

Domestiqués très tôt pour leur viande, leur graisse et leur laine, agneaux brebis et béliers sont mentionnés presque 500 fois dans la Bible, nettement plus souvent que les chèvres, boucs et chevreaux.

Tout à fait naturellement donc les offrandes et sacrifices faits à Dieu provenaient des troupeaux Si le bouc était l’animal obligatoire le jour du Grand Pardon, le bélier faisait partie des sacrifices plus courants. La brebis ou la chèvre étaient plus rarement utilisées car leur immolation représentait une perte non négligeable pour la multiplication du troupeau.

L’agneau, pour sa part, correspondait mieux au possibilités d’un berger courant. Et lorsque la famille était trop pauvre pour offrir un agneau, elle se contentait de colombes ou de tourterelles.Ce fut l’offrande de Joseph et de Marie lorsqu’ils présentèrent Jésus au Temple pour attester que tout enfant, particulièrement le premier-né, était un don de Dieu.

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Depuis la sortie d’Egypte, chaque famille devait célébrer la Pâque en prenant un agneau ou un chevreau. On l’immolait à la pleine lune de printemps et on le mangeait à la maison selon un rituel précis, de nuit, en souvenir de cette nuit historique où le peuple de Moïse avait pu quitter le pays où il était opprimé. Souvenir de libération, marqué par la joie et la reconnaissance envers Dieu qui avait ébranlé la dureté de coeur de Pharaon en lui faisant contempler la mort de son fils premier-né. L’agneau pascal devint ainsi le symbole d’une libération et d’une victoire.

Symbole à double signification, cependant. Car, avant d’être la base du repas pascal, l’agneau devait être immolé et, à l’origine, son sang encadrait la porte des maisons israélites afin d’en protéger les habitants.

L’Apocalypse a particulièrement exploité ce double symbolisme en l’appliquant à Jésus, notre Pâque immolée, celui qui n’hésita pas à s’engager contre le mal et le péché, y compris en acceptant d’offrir son existence au moment où son peuple célébrait la Pâque.

Juste avant d’être rejeté et immolé Jésus avait célébré cette offrande de lui-même en disant sur le pain:”Voici mon corps livré pour vous”, et, sur la coupe de vin:”Voici la coupe de l’Alliance en mon sang, Alliance nouvelle et éternelle”.

Les grands peintres Van Eyck ont immortalisé ces deux significations dans leur extraordinaire triptyque de "l’agneau mystique”: l’agneau laisse couler son sang, mais il demeure debout, vivant, et les croyants de toutes les époques sont réunis autour de lui pour le vénérer.Tous sont invités au “festin des noces de l’agneau”.

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Les Actes des Apôtres rapportent qu’un Ethiopien, haut fonctionnaire de la reine Candace, venu à Jérusalem pour adorer, s’en retournait par la route de Jérusalem à Gaza tout en lisant la Bible, plus précisément un passage du livre d’Isaïe disant d’un serviteur de Dieu:”Il a été mené à l’abattoir comme un agneau muet devant celui qui le tond. Il n’ouvre pas la bouche” (Actes 8.32). L’Ethiopien demande à Philippe, chrétien de fraiche date, de qui il s’agit. Et Philippe lui annonce Jésus de Nazareth, mort victime des péchés et ressuscité pour que nous devenions des justes. L’Ethiopien demande le baptême et “poursuit son chemin tout joyeux”.(Act 8.40)

Selon ce récit de Luc, Jésus a vécu toutes les caractéristiques du serviteur de Dieu, méprisé et abandonné des hommes, semblable à celui dont on se détourne, alors qu’il porte nos souffrances et se charge de nos douleurs. Mais, dit ce texte magnifique d’Isaïe 52-53,”mon serviteur prospérera, il s’élèvera, il montera, il sera placé très haut, il purifiera une multitude de nations” (Is 52.13-15).

Le quatrième évangile (Jean) qui maîtrise parfaitement les symboles et l’évocation de l’ancien testament, présente d’emblée Jésus comme “l’agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde”. Et ceci à deux reprises. (Jn 1.29; 1.36). Retenons cette expression que les liturgies chrétiennes reprennent depuis des siècles. Jésus de Nazareth, par son comportement courageux, par la sainteté de sa vie, par sa mort acceptée et vécue sans haine ni vengeance, cet Homme est bien l’agneau de la Pâque des chrétiens, le sauveur qui se donne en communion, l’agneau qui porte et enlève le péché des hommes, le serviteur de Dieu.

Tout cela est plein de magnifiques significations...pour celui qui lit un tant soi peu la Bible.

Mais quel sens cela peut-il avoir pour ceux qui ignorent tout de la Bible quand ils admirent à Gand l’agneau mystique des frères Van Eyck: ou quand ils entendent lors d’une eucharistie:”Voici l’agneau de Dieu” ?

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Quelques références à lire vous-même

Agneau: offrande spontanée d’un peuple de pasteurs (Gen 22 “où est l’agneau”)

Symbole de l’innocence, de la vie dans sa fraîcheur, de la parfaite docilité

Agneau des prophètes: Jérémie “Et moi, comme un agneau confiant qu’on mène à l’abattoir, j’ignorais ce qu’ils tramaient contre moi” (Jér 11.19)

Agneau: serviteur des chants d’Isaïe ( 49.1-6; 50.4-11); 52.13 à à 5312). Alors que “nous, comme des moutons, nous étions errants, chacun suivant son propre chemin”. Lu par l’eunuque de la reine Candace d’Ethiopie, sur la route de Gaza (Actes 8.26-40)

Agneau pascal,: bête sans défaut, mâle, agée d’un an, agneau ou chevreau. Protection par son sange, rituel de fête de départ vers la libert.

Christ nous a affranchis” par un sang précieux, comme d’un agneau sans reproche et sans tache” (1Pi 1.18-19) cf Hébr 9.14

Christ mis à mort pendant la Pâque juive.

Christ mis à mort et toujours vivant: immolé mais sauveur et rassembleur (Apocalypse, plus de 20 mentions).

Christ est également le BERGER des brebis qui part à la recherche de l’égarée.

 

 

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